Après avoir profité de quelques jours de vacances au Fort de Brégançon, Emmanuel Macron a regagné Paris pour affronter sa deuxième rentrée. Un retour assez mouvementé, marqué par des incertitudes - aujourd'hui démenties - sur le prélèvement de l'impôt sur le revenu à la source à partir du 1er Janvier 2019, et qui a surtout débuté par deux démissions au sein du gouvernement d'Edouard Philippe.
Le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a d'abord décidé de faire ses valises il y a une dizaine de jours, sans même en aviser le président de la République.
Lassé de voir son action bloquée par certains obstacles - des arbitrages présidentiels en passant par l'influence des lobbys - il a préféré jeter l'éponge. C'est François de Rugy, ancien membre d'Europe Ecologie-Les Verts et jusqu'à présent président de l'Assemblée nationale, qui l'a finalement remplacé.
De son côté, la ministre des Sports, l'escrimeuse Laura Flessel, a elle aussi annoncé son départ du gouvernement "pour raisons personnelles". Mais des doutes subsistent quant aux véritables motifs de sa démission. Pendant que certains soulignent la baisse du budget de son ministère en 2019, d'autres évoquent des manquements sur sa situation fiscale et imaginent que l'ancienne championne a été poussée vers la sortie avant que la polémique n'éclate.
C'est la nageuse Roxana Maracineanu qui l'a remplacée à son poste.
Le porte-parole de l'Elysée dément son départ
Depuis quelques jours, une nouvelle rumeur court dans la presse : Bruno Roger-Petit, porte-parole de l'Elysée, serait à son tour sur le départ. Une information confirmée ce mercredi 5 Septembre par le magazine Challenges, mais démentie le jour même sur LCI par le principal intéressé, qui n'a pas hésité à employer le terme de "fake news" (fausse information généralement publiée dans le but de créer le buzz).
Le quotidien Les Echos avait également signifié le départ probable du bras droit d'Emmanuel Macron, décidé suite à l'affaire Benalla et la révélation de nombreux passe-droits existants au sein du Palais de l'Elysée. Le porte-parole avait alors transmis à la presse des éléments qui avaient été par la suite démentis, jetant encore un peu plus la suspicion sur les coulisses du pouvoir.
Le président de la République aurait donc choisi de restructurer tout l'organigramme de ses services, et Bruno Roger-Petit aurait pu être remplacé par Sylvain Fort, l'actuelle 'plume' du chef de l'Etat lors de ses discours publics.
Emmanuel Macron au plus bas dans les sondages
Alors qu'Emmanuel Macron gérait sa communication d'une main de maître lorsqu'il était ministre sous François Hollande puis candidat à l'élection présidentielle, les récents événements démontrent des failles dans un système qui semblait pourtant bien rôdé. N'oublions pas non plus des mesures parfois impopulaires votées par sa majorité, et une image publique souvent qualifiée "d'arrogante" ; autant d'éléments qui expliquent la chute constante de la popularité de l'exécutif depuis plusieurs mois.
A la fin du mois d'Août, selon une enquête YouGov publiée aujourd'hui jeudi sur CNews et le Huffington Post, le chef de l'Etat enregistre seulement 23% d'opinions favorable, "son plus faible score de popularité depuis son élection". Les chiffres baissent d'ailleurs auprès de toutes les franges de l'opinion. Emmanuel Macron chute ainsi de 8 points chez les électeurs du centre, 7 points chez les sympathisants de droite et 2 points à gauche. De son côté, Edouard Phillippe perd 12 points au centre, 9 points à droite, et 5 points à gauche.