C'était prévisible mais l'onde de choc se fait tout de même ressentir. Les Brésiliens ont décidé, ce dimanche 28 octobre 2018, de confier les clefs du pays à Jair Bolsonaro (63 ans), ex-membre de la chambre des députés, positionné à l'extrême droite. Il est crédité, selon les premières estimations, de 55,7% des voix. Alors que 147 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes, l'ex-militaire a maintenu le cap face à son adversaire Fernando Haddad.

Jair Bolsonaro : un populiste, président du Brésil

La campagne du candidat populiste ne s'est pas déroulée sans heurt.

Lors d'un bain de foule, il a même été poignardé et transporté à l'hôpital. Jair Bolsonaro a prospéré sur la colère des Brésiliens. Son analyse du plus grand pays d'Amérique latine, la République fédérative du Brésil, s'est révélée payante pour les élections. Ouvertement raciste, misogyne, et homophobe, Jair Bolsonaro a expliqué comment réduire la violence endémique qui gangrène le pays.

Au Brésil, en moyenne, une personne est victime d'homicide toutes les dix minutes. En périphérie des grandes villes, les gangs rivalisent d'ingéniosité pour régler leurs comptes faisant vivre un calvaire aux familles parquées dans les quartiers pauvres. Jair Bolsonaro veut tout simplement libéraliser le port d'armes et offrir plus de libertés à la police pour se débarrasser des bandits.

La patrie et la famille font partie de la matrice du programme du président d'extrême droite.

L'électorat brésilien excédé a rendu son verdict

Pour remporter cette élection, Jair Bolsonaro a affronté au second tour Fernando Haddad du Parti des travailleurs (PT) de l'ancien président, condamné à 12 ans de prison pour corruption le 24 janvier dernier en appel, Luiz Inácio Lula da Silva.

Les Brésiliens ont donc voté contre un système où les partis traditionnels sont accusés de corruption. Après de nombreux rebondissements, Dilma Roussef a, par exemple, été destituée en 2016 alors qu'elle avait débuté son second mandat en 2014.

Dans ce pays émergent avec une dette à hauteur de 90 % du produit intérieur brut (PIB), Lula semble avoir été un fardeau.

Ces quatre dernières années ont aussi été fatales pour l'emploi. Le chômage est passé de 5 à 12,6%. Les impôts ont augmenté de manière significative. En somme, tout semblait déjà bien parti pour l'ancien militaire, Jair Bolsonaro. En effet, depuis le premier tour dont il est sorti victorieux avec 46% des voix contre 29% pour Fernando Haddad, il était clairement en ballotage favorable.