Cela fait désormais plusieurs jours que l'affaire provoquée par le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi ébranle le monde politique international. Le meurtre s'est déroulé le 2 octobre dernier à Istanbul. Depuis, les condamnations viennent de toute la planète politique, de Berlin à Washington. Mais Emmanuel Macron est quant à lui dans une position délicate. En effet, la France a plusieurs contrats d'armement en cours avec l'Arabie Saoudite, pays qui a commandité l'assassinat du journaliste, dérangeant pour le pouvoir en place.

Affaire Khashoggi : Emmanuel Macron refuse de répondre

Alors qu'il était en déplacement au salon mondial de l'industrie navale de défense, le président de la République française s'est fait interroger par un journaliste présent sur la vente d'armes à l'Arabie Saoudite. Mais la réponse n'a sûrement pas convaincu l'interviewer car Emmanuel Macron a totalement botté en touche. "Mon agenda n'est pas dicté par les médias, que ça vous plaise ou non. Je suis sur un autre sujet. Ça n'a rien à voir avec le sujet qu'on est en train de traiter. Rien. Rien. Donc je n'y répondrai pas." a-t-il déclaré appliquant ainsi le fameux principe : "Vous avez mes questions, j'ai mes réponses.".

Ce refus de répondre a déclenché une avalanche de réactions sur la toile et particulièrement sur Twitter où les hommes et les femmes politiques, en plus d'un nombre important d'inconnus, ont tenu à faire part de leur surprise face à cette réponse.

Tous y sont allés de leur commentaire critiquant tour à tour le manque de courage présidentiel, son "deux poids, deux mesures" ou encore son indifférence.

Emmanuel Macron déstabilisé

Alors que récemment un des proches du Président confiait au journal Le Parisien que le chef de l'état était en train de traverser une période de doute importante, l'affaire Kashoggi ne devrait pas arranger la posture présidentielle.

Le Président se trouve dans une position compliquée d'un point de vue international. Son homologue allemande, Angela Merkel, suite à cette affaire a déclaré qu'il n'était désormais plus possible d'exporter vers l'Arabie Saoudite en guise de répression. Emmanuel Macron ne semble pas en faire autant et semble vouloir honorer les contrats engagés.

Cette affaire est aussi importante pour les entreprises françaises, en particulier dans le domaine de l'énergie. Alors que doit se tenir le "Davos saoudien", plusieurs entreprises, comme EDF ou Uber ont annoncé qu'elles n'y participeraient pas au contraire de Total qui y sera bien présente.