L'ancien président de la République française François Hollande était l'invite du festival international du film intitulé Politikos, festival qui se déroule du premier au quatre novembre à Rennes. Le festival dont c'est la première édition se concentre principalement sur les films relatant l'exercice du pouvoir ou questionnant ce dernier. François Hollande y était convié. Il y a débattu entre autres avec Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil constitutionnel.
François Hollande débat avec Jean-Louis Debré
Les deux hommes ont désormais quitté le monde politique, même si François Hollande ne manque pas de critiquer le pouvoir en plus, ou du moins de dire ce qu'il pense.
Cependant, cela ne les a pas empêchés de débattre sur la situation actuelle de la vie politique française et particulièrement sur la transformation que cette dernière a connue au cours de ces 60 premières années de la Cinquième République.
Les deux hommes sont d'accord sur le péril que cour aujourd'hui la démocratie. Pour François Hollande, il suffit de regarder aux Etats-Unis ou encore au Brésil où le nouveau président, Bolsonaro vient de l'extrême-droite pour voir ce péril. Jean-Louis Debré est sur la même longueur d'onde en affirmant qu'il était particulièrement des partis de droit et de gauche. En effet, d'après lui : "ni la gauche ni la droite républicaine n’incarnent aujourd’hui une espérance." laissant place ainsi à un homme providentiel.
"L'impopularité crée de l'inquiétude"
En plus d'évoquer ce désenchantement démocratique, le prédécesseur de l'actuel président de la République Emmanuel Macron n'a pas manqué de dire à nouveau ce qu'il pensait de son successeur. D’après François Hollande, cette chute dans les sondages de l'actuel président "crée de l'inquiétude", inquiétude liée au fait que les partis politiques n'arrivent plus à être fédérateur comme ils l'étaient il y a encore quelques années.
Mais le débat ne s'est pas terminé sur une note sombre. Amateur des "petites blagues", François Hollande a répondu avec humour à la dernière question de l'ancien président du Conseil constitutionnel qui lui demandait "Quand est-ce que l'on devient un ancien président ?". "Lorsque j'écoutais la radio qui annonçait une disposition présidentielle, et que je me disais mais on ne m’a pas soumis cette décision !" a répondu très finement l'ancien président affirmant qu'il avait désormais bien compris que ce n'était plus lui.