Emmanuel Macron va enfin trouver un responsable plus jeune que lui à qui parler. En effet, ce mercredi, le chef de l'Etat reçoit Mark Zuckerberg, dirigeant de Facebook, à l’Élysée. Une visite à Paris qui fait suite à des excuses devant le Parlement européen mardi pour le « préjudice » causé par une gigantesque violation des données des utilisateurs et par la difficulté à lutter contre les « fake news », qui pullulent sur Facebook. S'exprimant mardi à Bruxelles devant les députés européens, Zuckerberg a fait face à un climat hostile, étant notamment traité de « génie qui a créé un monstre numérique ».

Zuckerberg a déclaré que même si Facebook a introduit de nouvelles fonctionnalités pour connecter les gens, il est devenu clair au cours des deux dernières années qu'ils « n'ont pas fait assez pour empêcher que ces outils soient utilisés pour nuire ». Le patron de Facebook n'a pas manqué de s'excuser sur le sujet des fake news et de l'ingérence de pays étrangers lors de récentes élections. Son témoignage était d'ailleurs l'une des dernières occasions pour lui de s'expliquer devant une large audience. Il y a plusieurs semaines, il avait déjà du faire face aux questions du Congrès américain durant plusieurs heures. Ce mercredi, à l’Élysée, les oreilles de Mark Zuckerberg pourraient également chauffer.

Macron entend se montrer ferme sur certains sujets

En effet, Facebook, avec Google, Apple et Amazon, sont dans la ligne de mire d'Emmanuel Macron et d'autres leaders de l'Union européenne concernant leur implantation dans des pays à faible taux d'imposition tels que l'Irlande pour réduire leur taux d'imposition des entreprises.

En recevant Mark Zuckerberg, mais aussi une soixantaine d'autres patrons, dont Satya Nadella de Microsoft, Dara Khosrowshahi d'Uber, Bill McDermott de SAP et Jimmy Wales de Wikimedia, Emmanuel Macron cherche tout simplement à « entamer un dialogue » avec les patrons de la nouvelle technologie « pour avoir des discussions parfois franches et directes, pour parler de régulation et de gouvernance internationale », assure l’Élysée.

Emmanuel Macron a également promis d'aborder le sujet des « fake news », dont le chef de l'Etat a été victime, notamment lors de la dernière campagne présidentielle. Ce mercredi est donc une journée capitale aux yeux d'Emmanuel Macron qui, en plus de parler des différents sujets évoqués, entend montrer à tous ces grands patrons que la France est prête à prendre pleinement sa place dans ce business de la nouvelle technologie.

Opération séduction à Paris

Le président de la République cherche en effet à attirer davantage d'investissements étrangers en France, lui qui avait notamment promis de transformer le pays en « nation start-up ». Tout en se montrant ferme sur la question des impôts et des taxes, Emmanuel Macron veut donc convaincre.

De nombreuses entreprises présentes devraient faire des annonces pour souligner leur engagement en faveur de la responsabilité sociale des entreprises. Après leurs discussions à l’Élysée mercredi, les patrons de la technologie vont assister à des ateliers portant sur l'avenir du monde du travail. Les réseaux sociaux et la nouvelle technologie devraient évidemment y être à l'honneur. La réunion sera clôturée par le Premier ministre Edouard Philippe. Beaucoup des dirigeants présents participeront ensuite à la VivaTech, organisée jeudi à Paris. Lors de cet événement, 800 start-ups seront de la partie, mais aussi 103 pays représentés et pas moins de 80 000 participants. Pour la France, c'est donc opération mise au point... mais aussi opération séduction ce mercredi et jeudi.