L'islamologue suisse Tariq Ramadan, 55 ans, a été placé en détention provisoire à la prison de Fleury-Mérogis par la justice française, le 2 février dernier, pour « viol » et « viol sur personne vulnérable ».
Ce jeudi, la Cour d'appel de Paris a décidé de rejeter sa demande de remise en liberté pour raisons médicales, son état de santé - il dit souffrir d'une sclérose en plaques et d'une neuropathie - ayant été jugé compatible avec les conditions d'une incarcération.
90 000 euros récoltés en quatre jours !
Il y a quatre jours, la famille de Tariq Ramadan, petit-fils de Hassan el-Banna, fondateur des Frères musulmans, a mis en ligne une Cagnotte solidaire pour récolter les fonds destinés à ses frais d'avocats et de justice. Celle-ci a atteint un montant colossal, avec plus de 1 700 généreux donateurs : près de 90 000 euros !
Et les dons ne cessent d'affluer. Ce n'est qu'un montant provisoire. Nul doute que la somme finale qui sera collectée va atteindre des sommets, ce qui est particulièrement inédit pour ce genre d'appels aux dons.
De quoi permettre au théologien musulman particulièrement controversé de s'attacher les services des meilleurs avocats, sans mettre la main à son propre porte-monnaie.
Alors qu'il est loin de se trouver dans une situation précaire qui ne lui permet pas d'assurer financièrement sa défense dans de bonnes conditions.
Cette pratique est tout à fait légale et de plus en plus courante, depuis l'arrivée des réseaux sociaux qui prennent de plus en plus de place dans notre vie quotidienne. Par contre, en France, une cagnotte destinée à régler des amendes ou des dommages-intérêts d'une personne condamnée est illégale.
Tariq Ramadan bénéficie de la présomption d'innocence
Cette cagnotte solidaire comporte un texte qui demande « une justice équitable et digne » et prétend que le théologien musulman est victime d'une « machination sans nom », mettant ainsi en doute la présomption d'innocence dont il bénéficie, comme toute personne mise en examen.
Le cas de Tariq Ramadan ne fait pourtant pas exception. Il est toujours innocent des faits qui lui sont reprochés et la justice française a procédé avec lui comme avec n'importe quel autre justiciable. Il ne faut pas perdre de vue que les faits qui lui sont reprochés - « viol » et « viol sur personne vulnérable » - sont particulièrement graves et relèvent des assises.
Les soutiens de Tariq Ramadan se manifestent de plus en plus. Une pétition mise en ligne sur une célèbre plateforme, exigeant sa « libération immédiate », a déjà recueilli plus de 111 000 signatures.