Le lundi de Pentecôte a fait office de jour de repos bénéfique pour le gouvernement et pour Emmanuel Macron. Car dès ce mardi, la pression va s'accentuer autour de l'exécutif. En effet, ce mardi, pas moins de neuf syndicats du secteur public, représentant au passage 5,7 millions d'agents de la fonction publique, ont appelé à des actions de grève et à des manifestations pour protester contre les réformes et exprimer leurs préoccupations concernant les salaires. Une réponse face à l'action du gouvernement qui prévoit de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires d'ici 2022, date de la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron.

Plus de 130 manifestations sont ainsi programmées dans tout le pays, la plus emblématique et médiatique étant sans doute la marche qui a lieu à Paris. Elle part de la place de la République à 14h et se dirige ensuite vers le sud-est pour rejoindre la place de la Nation. Un rassemblement des fonctionnaires très attendu, puisqu'il pourrait voir la CGT, FO et la CFDT défiler ensemble dans les rues de la capitale, ce qui n'est pas arrivé depuis plusieurs années. Une « alliance » qui témoigne bien du contexte social actuel, extrêmement tendu entre le gouvernement et les différents corps de métiers souhaitant ayant des revendications

Des perturbations dans les écoles, les crèches et les transports

La mobilisation des fonctionnaires devrait créer de nombreuses difficultés ce mardi et quelque peu paralyser le pays.

Parmi les secteurs concernés par d'éventuelles interruptions de service figurent les crèches, les écoles, les secteurs de l'énergie et de la santé, au Pôle Emploi, à Météo France, mais aussi, bien évidemment, dans les transports. Les autorités de l'aviation civile ont ainsi recommandé aux compagnies aériennes d'annuler 20% de leurs vols à l'aéroport d'Orly à Paris et aux aéroports de Lyon et de Marseille compte tenu des perturbations attendues.

Côté SNCF, la mobilisation des fonctionnaires ne va rien arranger au trafic, d'autant que cette journée de mobilisation se déroule la veille d'une nouvelle journée d'action des cheminots. En effet, mercredi, de nombreux cheminots effectueront leur onzième journée d'arrêt de travail dans une longue série d'arrêts de roulage.

Vendredi dernier et samedi, le dixième arrêt de deux jours a bloqué certains voyageurs de Pentecôte, dont 16% des cheminots ont fait grève, dont 51,5% des conducteurs de train. Des chiffres similaires sont attendus pour ce mercredi.

Une convergence des luttes actée cette semaine ?

La mobilisation des cheminots pourrait d'ailleurs connaître une évolution notable, puisque c'est ce mercredi que son attendus d'un référendum intersyndical qui a demandé aux cheminots de se prononcer s'ils étaient pour ou contre la réforme prévue par le gouvernement pour le secteur ferroviaire. L'ouverture à la concurrence est le principal sujet de crispation depuis plusieurs semaines. Quelque soient les résultats de cette consultation, les dirigeants syndicaux des la SNCF se rendront vendredi à Matignon afin de rencontre le Premier ministre Edouard Philippe pour une nouvelle série de pourparlers.

Tout cela la veille d'une autre mobilisation, organisée par Jean-Luc Mélenchon. Une manifestation d'envergure qui a pour but d'organiser la fameuse « convergence des luttes », dont celles des cheminots et des fonctionnaires. Le leader de la France insoumise devrait être rejoint dans cette mobilisation par la CGT, qui compte bien jouer un rôle majeur concernant la lutte face à l'action du gouvernement et d'Emmanuel Macron. Pour l'exécutif, la semaine s'annonce donc extrêmement longue et épuisante.