Cela fait maintenant un mois que le pays se mobilise régulièrement pour dénoncer les violences quotidiennes faites aux Femmes. Ces manifestations, composées essentiellement d'étudiantes, font maintenant parti du quotidien des Chiliens. Des slogans révélateurs tels que « non, c'est non » où « on nous tue, on nous viole et personne ne fait rien ! » sont apparus.
Ou à commencer le mouvement ?
La « révolution » a débuté au mois d'avril dans le sud du pays. Un professeur de l'université de Valdivia a été accusé de harcèlement sexuel sur une employée.
En guise de punition, le professeur a simplement été changé d'établissement, ce qui n'a pas plus aux étudiantes. En signe de protestation, l'université sera occupée pendant de nombreux jours. Un deuxième cas d'agression sexuel est apparu dans une des plus prestigieuses facultés de droit du pays. Le coupable est un professeur de l'université qui n'était autre que l'ancien président du tribunal constitutionnel. Même si l'affaire est révélée au grand jour, il ne sera pas poursuivi en justice car cet acte ne va pas à l'encontre de la loi. Les étudiantes dénoncent le fait qu'aucune loi ne peut incriminer un professeur qui agresse une de ses élèves. De nombreuses revendications ont vu le jour : une refondation complète de la loi sur l'avortement.
En effet, il n'est possible que d'avorter dans les cas extrêmes comme le viol, la mise en danger de la mère ou si le fœtus est jugé non viable. Une parité homme-femme est aussi voulue dans l'administration.
Les chiffres
Selon les chiffres officiels de 2016, 36% des Chiliennes ont subis au moins une fois des violences sexuelles dans leur vie, c'est deux fois plus quand France.
Dans 10 universités sur 43, ce sont 228 cas d'agressions sexuels qui ont été présentées aux représentants étudiants. L'an dernier, c'est 22 540 plaintes pour agressions sexuelles 96 tentatives d'assassinat ainsi que 36 féménicides qui ont été enregistré au Chili. Le 16 mai 2018, 150 000 personnes se sont réunies pour dénoncer ces violences d'après les organisateurs de la manifestation.
Seulement 25 000 participants ont été recensés par la police. Les étudiants demandent à ce qu'une charte soit établie pour toutes les facs afin de protéger ses membres des agressions sexuelles, seul 10% des facs l'ont fait à ce jour.
Les Chiliennes espèrent que leurs revendications seront entendues par le gouvernement qui peine à répondre à leurs attentes. Certaines mesures ont déjà été prises comme les « cat calls », ces contraventions distribuées aux personnes qui siffleraient dans la rue ou qui importuneraient violemment une femme. Jusqu'à ce jour, une seule contravention a été donnée. Récemment une phrase du ministre de l’Éducation Gerardo Verela a permis d'entretenir la flamme de cette « révolution », il a déclaré que les femmes manifestaient pour « de petites humiliations du quotidien ».