Lors de son dernier interrogatoire datant du 27 juin dernier, Jonathann Laval, le mari d'Alexia la joggeuse assassinée en octobre 2017, est revenu sur ses aveux. Le présumé meurtrier accuse à présent sa belle-famille, en particulier son beau-frère, et assure être victime d'un complot familial.
Les volte-faces troublantes de Jonathann Daval
Veuf inconsolable, mari tueur et à présent victime d'un complot, en sept mois, Jonathann Daval a changé trois fois de versions devant les juges et les enquêteurs qui tentent encore d'élucider le meurtre d'Alexia Daval, l'épouse de ce dernier.
La joggeuse de 29 ans avait été découverte étranglée et en partie calcinée le 30 octobre 2017 dans un bois de Gray en Haute-Saône. Son mari Jonathann, un informaticien de 34 ans, s'est montré sous le choc et éploré pendant de nombreuses semaines devant la presse et les habitants de sa commune jusqu'au jour où sa culpabilité a été mise en cause. Pris au piège par les nombreuses incohérences de son récit le jour du meurtre de sa femme Alexia, Jonathann Daval est passé aux aveux et a confessé son crime aux enquêteurs. Mais lors de son dernier interrogatoire, l'époux de la joggeuse est revenu sur ses aveux et quatre proches d'Alexia ont été convoqués par le magistrat instructeur pour leur faire part de ses nouvelles déclarations.
Jonathan Daval évoque un "complot familial"
Lors de sa troisième audition, l'homme a déclaré devant les juges que le meurtre de son épouse Alexia Daval était un "complot familial". Pour comprendre sa nouvelle version, il faut revenir à cette fameuse soirée du 27 octobre 2017, jour du drame. Les parents d'Alexia et sa sœur Stéphanie organisent une raclette à leur domicile, non loin de la maison d'Alexia et de Jonathann à Gray.
Ce soir-là étaient présents le couple Fouillot (Isabelle et Jean-Pierre, les parents d'Alexia), le couple Gay (sa sœur Stéphanie et son mari) et le couple Daval (Jonathann et Alexia). Selon le récit de Jonthann Daval livré aux juges d'instruction, le climat du dîner devient très vite toxique à cause d'une "crise d'hystérie particulièrement violente" d'Alexia.
Hors d'elle, la jeune employée de banque s'est mise à crier dans la maison devant sa famille médusée qui n'a pas su la calmer. Elle monte alors à l'étage bousculant sur son passage le fils de Stéphanie et Grégory. Sa sœur entreprend alors de la raisonner et finit par lui administrer une gifle. Alexia rend la gifle à Stéphanie. Pour son beau-frère qui décide d'intervenir, s'en est trop. Toujours selon les propos de Jonathann Daval, qui est en bas lorsque Grégory Gay a rejoint sa femme, des cris ont retenti pour laisser place au silence. Enfin, lorsqu'il redescend, le beau-frère d'Alexia annonce : "Elle est morte, je l'ai étranglée".
Jonathann Daval a expliqué lors de son interrogatoire du 27 juin dernier que le corps sans vie de sa femme a été déplacé dans la nuit du 27 au 28 octobre dans sa voiture de service.
Arrivé dans la forêt de Velet-Esmoulin, il dépose le cadavre enroulé dans un de leurs draps. En revanche, le mari de la victime assure ne pas être responsable de la crémation du corps. Après cette nuit d'horreur, Jonathann Daval a confié au juge d'instruction : "On n'en a plus jamais parlé". Le corps d'Alexia a été retrouvé trois jours plus tard, partiellement brûlé au bras et au pied.
A ce jour, Jonathann Daval est mis en examen et en détention provisoire depuis le 30 janvier dernier pour "meurtre aggravé sur conjoint", un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité. Grégory Gay, son beau-frère, s'est constitué partie civile. Mais aujourd'hui deux versions s'opposent dans l'affaire du meurtre d'Alexia Daval.