"Opération de police achevée. Le RAID n'a pas été engagé. Individu neutralisé et décédé. Bilan humain s'agissant des victimes : 2 personnes décédées, 1 blessé grave". C'est par ce tweet publié ce matin vers 11h15 que la préfecture des Yvelines a annoncé la fin tragique de l'attaque au couteau survenue deux heures plus tôt. Selon des témoins, vers 9h30 à Trappes, un individu a agressé plusieurs personnes en pleine rue au cri de "Allah Akbar". Il s'agirait donc d'un acte ouvertement terroriste, bien que France 2 ait évoqué la piste d'un "différend familial" qui aurait mal tourné.
Les deux personnes qui ont perdu la vie seraient la mère et la soeur de l'auteur. Mais selon France Info, l'assaillant était fiché S, donc soupçonné d'être ou d'avoir été en lien avec une entreprise terroriste. Âgé de 36 ans selon BFMTV, il aurait déjà été condamné par le passé pour "apologie du terrorisme".
Dans le déroulement des faits, l'attaque s'est produite dans un quartier pavillonnaire de Trappes, rue Camille Claudel. Après l'agression, l'assaillant se serait retranché dans une maison environnante, où un autre blessé a ensuite été découvert. "Allah Akbar, si vous entrez je vous fume tous", aurait-il déclaré aux forces de l'ordre. Il est ensuite sorti du pavillon vers 11h15 pour se confronter à la Police, avant d'être abattu.
L'organisation Etat Islamique a revendiqué l'attentat en fin de matinée par l'intermédiaire de son agence de presse officielle. A l'heure où nous publions ces lignes, le parquet antiterroriste n'a pas encore été saisi. Pour l'heure, les policiers cherchent à confirmer si il existait effectivement des liens familiaux entre l'auteur de l'attaque et les victimes.
La classe politique réagit
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a publié un tweet peu après 11 heures : "L’individu a été neutralisé. Mes premières pensées vont aux victimes et leurs proches. Je veux saluer la réactivité et la mobilisation exemplaire de nos forces de l’ordre. Elles enquêtent d’ores et déjà pour établir les circonstances de ce drame".
Le chef de la Place Beauvau s'est ensuite rendu sur place à Trappes, rejoint par le Procureur de la République de Paris, François Molins.
Du côté de l'opposition de droite, sans attendre les premières conclusions de l'enquête, on déplore déjà qu'un individu fiché S soit passé à l'acte, à l'image des propos de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) : "Encore un fiché S... connu pour apologie du terrorisme ! Combien de morts faudra-t-il pour que Macron agisse enfin ? Depuis 2015, je ne cesse de réclamer l'expulsion des fichés S étrangers et l'assignation à résidence avec bracelet électronique des fichés S français !".
Pour Marine Le Pen, "Trappes est le symbole de ces villes et quartiers où la République française a reculé pour laisser la place au communautarisme et à l'islamisme.
Nous devons à ces victimes, à toutes les victimes, de reconquérir ces territoires. (...) Le revendication de cet acte barbare par Daech n’étonnera que le gouvernement, qui persiste à minimiser le terrorisme islamiste et refuse de prendre les mesures pour éradiquer cette idéologie meurtrière".
Quant à la gauche et la majorité présidentielle, outre les propos rapportés du ministre de l'Intérieur, aucune déclaration officielle n'a été faite. Rappelons que l'enquête va d'abord devoir déterminer si malgré la revendication de l'Etat Islamique, il s'agit d'un acte terroriste ou d'un différend familial. La Préfecture des Yvelines devrait livrer ses premières conclusions dans la journée, suivies d'une déclaration officielle des services de l'Etat.