Le prédicateur musulman Tariq Ramadan n'est pas sorti d'affaire. De nouveaux éléments viennent de mettre à mal sa défense dans l'une des trois enquêtes qui sont ouvertes contre lui actuellement pour savoir si oui ou non, il a violé les trois femmes qui ont porté plainte contre lui. Ce sont des SMS qui ont mis un sérieux coup à la défense du théologien suisse.

Des SMS peu équivoques

Le 9 octobre 2009, une femme sort de l'hôtel Hilton de Lyon. Elle venait voir Tariq Ramadan, l'un des théologiens musulmans les plus médiatisés, enseignant en théologie en Suisse.

Il faudra du temps à la jeune femme pour avoir le courage de porter plainte pour viol contre Tariq Ramadan. Le 2 février dernier, le philosophe est finalement mis en examen pour "viol" et "viol sur personne vulnérable". L'homme s'est toujours défendu de ses faits les niant en bloc, même lors de la confrontation avec sa présumée victime, lors d'un échange très tendu.

La victime n'avait pour preuve que des photos de SMS que Tariq Ramadan lui aurait envoyé. Le principal suspect s'en est défendu en répondant que rien ne prouvait l'authenticité de ses SMS. C'est désormais chose faite et cela met à mal la défense du théologien. En effet, dans un rapport d'expertise numérique effectuée sur l'ancien téléphone portable de la plaignante, les experts affirment avoir retrouvé ces SMS, 255 au total, envoyés par le principal intéressé entre le 31 août et le 15 décembre 2009 contre 144 pour elle.

On y découvre des SMS peu équivoques tel que : "J’ai senti ta gêne… désolé pour ma “violence”. J’ai aimé… Tu veux encore ? Pas déçue ?", envoyé le lendemain du viol présumé. Puis quelques heures plus tard, l'islamologue lui adresse un autre SMS compromettant : « Tu n’as pas aimé… Je suis désolé. Désolé.

»

Remise en liberté à nouveau rejetée

Se fondant sur ces nouveaux éléments, la justice a décidé de rejeter à nouveau la demande de remise en liberté effectuée par Tariq Ramadan et ses avocats. Cette demande avait été faite suite à la contraction d'une sclérose en plaque par l'islamologue de 56 ans.

Mais pour la troisième fois, la justice a dit non, expliquant que la maladie pouvait très bien être soignée en prison et ne nécessitait pas de prise en charge particulière obligeant la justice à libérer sous conditions Tariq Ramadan. Suite à ce refus du juge d’instruction, le juge des libertés et de la détention doit se prononcer dans les trois jours à propos de cette demande.