Les faits remontent à la mi-octobre et se sont déroulés dans une école primaire à Villejuif, dans le Val-de-Marne. Le 18 octobre dernier, une jeune maîtresse de 33 ans anime sa classe comme à son habitude. Mais ce matin-là, la classe est perturbée par l'un des élèves de l'enseignante. Âgé de 10 ans, le petit garçon est déjà connu pour son instabilité psychologique et est suivi par un centre médical.
Tout dérape au moment de la récréation. L'élève insulte la professeure, la traite de menteuse et lui ordonne de "fermer sa gueule". C'est alors qu'il commence à la rouer de coups.
Il la frappe au visage, aux bras, aux jambes et menace de la tuer. L'enfant a finalement été pris en charge par l'équipe enseignante avant l'arrivée du SAMU.
L'enseignante remplaçante a porté plainte et s'est vue prescrire 28 jours d'interruption temporaire de travail. Les faits n'ont été rapportés que ce vendredi. La gendarmerie de Villejuif est en charge de l'enquête.
#PasDeVague : le ras-le-bol des enseignants
Ce même jour, une professeure de lycée a été agressé dans un lycée de Créteil. Un adolescent de quinze ans a été filmé en train de braquer son enseignante avec une arme factice. Pour quel motif ? Celui-ci voulait qu'elle le note présent alors qu'elle l'avait inscrit absent. Filmé par l'un de ses camarades, hilare, via Snapchat, la vidéo a rapidement fait le tour des réseaux sociaux.
On entend les élèves rigoler tandis qu'un autre s'amuse à faire des doigts d'honneur à la caméra. Le jeune homme lui, a gagné une mise en examen pour violence aggravée.
C’EST PAS UN LYCEE NORMAL IL BRAQUE LA PROF NORMAL 😂😂😂😂 pic.twitter.com/0mcRct6Sk4
— Omar_94 🇹🇳 (@omar_94800) 19 octobre 2018
En soutien à la professeur, le hashtag #PasDeVague a fait son apparition sur Twitter.
Des milliers de tweets ont été publiés, relatant des anecdotes des enseignants dénonçant les violences dans leur travail et de l'absence de réaction des supérieurs.
Le gouvernement réagit
Suite aux nombreux témoignages que l'on a pu lire sur Twitter, le président de la République a lui aussi réagi.
Menacer un professeur est inacceptable. J’ai demandé au ministre de l’Éducation nationale et au ministre de l’Intérieur de prendre toutes les mesures pour que ces faits soient punis et définitivement proscrits de nos écoles.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 20 octobre 2018
Jean-Michel Blanquer, Ministre de l'Éducation recommande de réglementer l'usage du téléphone portable dans les établissements scolaires.
Selon lui, chaque fait doit être sanctionné de manière proportionnelle et nie toute forme de laxisme. Pour autant, il semblerait que ces propos soient bien loin de la réalité des enseignants :
"J'aurais aimé être soutenue lorsqu'une élève, il y a quelques années, m'a tapé dessus dans un couloir de mon établissement. Mais le conseil de discipline ne l'a pas même exclue. Et on m'a expliqué qu'il fallait prendre les choses moins à cœur. Voilà la réalité du terrain.#pasdevague"
"On m'a craché dessus et on m'a menacé de me "castagner A la sortie". Punition : aucune. Je porte plainte. CDE : "bon, j'ai posé 3 jours d'exclusion, mais vous êtes dans le répressif, pas dans l'éducatif..." #pasdevague"
"Je suis pp 5ème, j'appelle les parents où je mets des mots. Une mère "arrêtée de mettre des mots où je porte plainte" une autre mère par texto : allez vous faire foutre, je vais vous défoncer si vous rappelez #PasDeVAgue"