Depuis jeudi matin, le visage de cet homme fait le tour des médias. Chérif Chekatt, 29 ans, 1m80, peau mate et barbe éventuelle fait l'objet d'une traque acharnée. Ce ne sont pas moins de 720 membres des forces de l'ordre qui sont actuellement à sa recherche.

Mardi soir, tandis que les familles profitaient de cette nuit d'hiver au marché de Noël de Strasbourg, Chérif C. a ouvert le feu sur la foule. Trois morts sont à déplorer, ainsi qu'une personne en état de mort cérébrale et douze blessés. Un bilan lourd, lorsqu'on sait que le tueur présumé était fiché S.

En réponse à cet acte violent, le plan Vigipirate a été élevé à “l'urgence attentat” par le gouvernement. Edouard Philippe, Premier ministre, a d'ailleurs annoncé que 1.800 militaires seront déployés pour assurer la sécurité des lieux publics. Le parquet de Paris a, quant à lui, ouvert une enquête pour “assassinat et tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.

Un délinquant multirécidiviste

Chérif Chekatt est né le 4 février 1989. Originaire d'Hohberg, dans le quartier de Koenigshoffen à Strasbourg, il était épié par la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) depuis plusieurs mois.

Dès 10 ans, le jeune garçon tombe dans la délinquance. Au moment du drame, il cumulait déjà 67 antécédents judiciaires dont 27 condamnations en Suisse, en France et en Allemagne.

En 2011, il aurait d'ailleurs été condamné à deux ans de prison pour avoir agressé un adolescent avec un tesson de bouteille. Si son casier judiciaire était surtout chargé pour vols et outrages, l'homme était connu pour s'être radicalisé et était fiché S. Le matin de l'attentat, une perquisition à son domicile avait été réalisée dans le cadre d'une enquête pour “tentative de meurtre lors d'un braquage”.

Une grenade a d'ailleurs été retrouvée.

Intelligence avec l'ennemi

Le soir de l'attaque, Chérif aurait été blessé au cours d'un échange de tir avec les militaires du dispositif Sentinelle. L'homme qui a réussi à prendre la fuite, s'est alors réfugié dans un taxi. C'est le conducteur, indemne, qui a confirmé les blessures de Chérif C.

Cette après-midi, Valérie Pécresse s'est exprimée au micro d'Europe 1. Elle demande que les fichés S soient jugés pour “intelligence avec l'ennemi. La présidente de la région Ile-de-France, a déclaré que les Français ne comprenaient pas que cette peine n'existe pas. “Nous sommes en guerre contre le terrorisme islamique”. Le gouvernement qui subit depuis plus d'un mois maintenant, les revendications des Gilets Jaunes, ne peut plus tergiverser. Et c'est d'ailleurs la question que tout le monde se pose : pourquoi les fichés S pour radicalisation ne sont pas mis hors d'état de nuire ? Elle incite en tout cas le gouvernement à les déférer devant la justice.