Le président de la République Emmanuel Macron a accordé une longue interview à paraître aujourd'hui jeudi dans le journal Le Point. Il y livre son sentiment sur l'avenir de la France et indique les mesures fortes qu'il compte porter pendant son quinquennat. De nombreux thèmes ont été abordés allant du terrorisme au code du Travail en passant par l'éducation et la fiscalité. Faisons un tour d'horizon des annonces du chef de l'Etat.

Au sujet de la très controversée baisse de l'APL (Aide Personnalisée au Logement) pour tous les bénéficiaires, Emmanuel Macron précise vouloir mettre parallèlement en place une politique incitant à la baisse des loyers.

Pour cela, il espère créer "un choc d'offre" en multipliant les réductions de coûts et de procédures dans une vaste libéralisation du secteur de l'immobilier. Certaines zones délicates seront testées prioritairement, comme le Grand Paris, Lyon, la région d'Aix-Marseille et la frontière suisse.

Disparition des emplois aidés ?

Au sujet du chômage, Emmanuel Macron se positionne contre les emplois aidés proposés par l'Etat. Il les compare à une "perversion de la politique de l'emploi". Il dénonce également leur apparition pendant les campagnes électorales, et la durée beaucoup trop faible des contrats. Pour le président de la République, il s'agit de "subventions déguisées aux collectivités locales et au secteur associatif".

La politique du nouveau gouvernement en matière d'emploi fera surtout la part belle à la réforme du Code du Travail, dont Emmanuel Macron souhaite "une transformation profonde" afin de "faire baisser le chômage de masse", notamment chez les jeunes et les personnes moins bien formées.

Impôts et fiscalité

En matière fiscale, les retraités craignent actuellement la hausse de la Contribution Sociale Généralisée (CSG), supposée compenser la baisse des cotisations salariales promise par le président de la République pour les personnes actives.

Mais E. Macron précise que cette hausse concernera les "60% de retraités les plus aisés", à qui il sera donc demandé un effort supplémentaire.

A l'échelle européenne, le chef de l'Etat souhaite voir la création d'un "budget de la zone euro" avec la possibilité de mutualiser les dettes des pays membres afin de créer une dette commune.

Ce budget européen pourrait être alimenté par les impôts nationaux, mais Emmanuel Macron reste flou. Il ne propose aucun montant et ne précise pas si les impôts nationaux, ou du moins français, augmenteront pour financer ce nouveau poste. Il déclare juste sa volonté de voir une Europe aussi puissante économiquement que la Chine et les Etats-Unis, mais sans transformer notre modèle social.

Le sujet européen donne également l'occasion au président d'évoquer les travailleurs détachés. Il dénonce l'attitude de la Pologne qui refuse une réforme dans ce domaine. Pour Emmanuel Macron, ce refus est "très préoccupant" et "remet en cause la solidarité européenne".

Dans un autre registre, le président rappelle également qu'il est le chef des Armées qui "ne font pas ce qu'elles veulent".

On se souvient de l'accrochage avec l'ancien chef d'Etat-major Pierre de Villiers, qui a fini par démissionner.

Education et enseignement supérieur

Outre le dédoublement du nombre de classes de CP pour qu'il n'y ait, à terme, que douze élèves pour un enseignant, Emmanuel Macron promet une "révolution de l'éducation" en commençant par l'université. On devrait tendre vers une sélection plus serrée des étudiants en faculté. Pour le chef de l'Etat, l'université ne doit plus être la solution pour tous. Une réforme des politiques d'orientation après le Lycée devrait donc être également menée.