L'éradication de la cybercriminalité au Cameroun est devenue une priorité nationale pour les autorités camerounaises. En effet, le climat politique camerounais qui est de plus en plus visé par les fake news, ne cesse d'être le théâtre de nombreux cybercriminels.

Mimi Mefo Takambou, journaliste d'expression anglophone de la télévision Equinoxe, a été mise aux arrêts à la prison de New-Bell. Les faits qui lui sont reprochés sont ceux d'avoir véhiculé des fake news. La journaliste a fait un post concernant une information liée à l'assassinat d'un missionnaire américain, originaire de l'État de l'Indiana par l'armée Camerounaise.

Il s'appelait Charles Trumann Wesco et aurait trouvé la mort dans ville de Bamenda dans la région du Nord-Ouest.

Le Cameroun qui traverse une crise anglophone assez mouvementée dans les régions du NOSO (Nord-Ouest et Sud-Ouest), a notamment pris des mesures drastiques contre la propagation des fake news. Les faits qui mettent en cause son arrestation, s'avèrent donc être ceux d'une cybercriminelle et celui de la propagation de fausses nouvelles. C'est ainsi que la journaliste d'Equinoxe TV, fût convoquée le 7 novembre 2018, aux environs de 14 heures, par le commandant en second de la Légion. Dans les alentours de 21h15, toujours dans la même journée, elle est ensuite déférée devant le commissaire du gouvernement (tribunal militaire).

Accusée d'avoir mis sur son compte Twitter, des informations en relation avec les affrontements entre forces républicaines et milices séparatistes, elle encourt une peine allant de 6 mois à 2 ans.

La cybercriminalité, le nouveau challenge du Cameroun

La loi prévenant ces diverses exactions est la suivante : Loi N°2010/012 du 21 décembre 2010, relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité au Cameroun.

Elle explique que toute personne qui publie ou propage par voie de communication électroniques ou d’un système d’information, une nouvelle sans pouvoir en rapporter la preuve de véracité est en infraction. Celle-ci doit au préalable justifier qu’elle avait de bonnes raisons de croire à la vérité de ladite nouvelle. Toutefois, les peines prévues à l’alinéa 1 sont doublées lorsque l’infraction est commise dans le but de porter atteinte à la paix publique.

Parallèlement, après avoir passé toute la journée du 7 novembre au tribunal militaire, la journaliste a été placée sous mandat de dépôt à la prison de New-Bell aux environs de 23 heures. Mimi Mefo, est donc arrivée menottée aux portes de la prison, malgré qu'elle ait cité sa source (CNA) dans son post sur le réseau social Twitter.

Selon l'un de ses avocats, Maître Alice Nkom (réputée pour la défense des droits de l'homme), elle n'est coupable d'aucune infraction, encore moins d'une infraction militaire. Pour cette avocate, elle devrait être poursuivie pour un délit de droit commun et rien d'autre.

Le SNJC et le groupe Equinoxe Télévision condamnent l'arrestation de Mimi Mefo

Le bureau exécutif national (BEN) du SNJC réunit en session extraordinaire le jeudi 8 novembre 2018, a pris certaines mesures pour les jours à venir.

Il s'agira en outre du boycott par les journalistes et les médias, de toutes activités du gouvernement pendant 10 jours à compter du 8 novembre 2018.

Par ailleurs, le BEN doit notamment se réunir le 12 novembre 2018, pour recevoir le mot d'ordre du bureau exécutif national. Cependant, les bureaux exécutifs de la section SNJC Littoral doivent mobiliser tous les membres à être présents au tribunal militaire de la région du Littoral, le lundi 12 novembre 2018, à la première audience de Mimi Mefo.

Le groupe Equinoxe télévision quant à lui, marque son indignation et condamne avec la dernière énergie l'incarcération à la prison centrale de Douala, de sa journaliste Mimi Mefo Takambou. Son employeur pense qu'elle n'a commis aucun crime et a agi dans le cadre de son métier de journaliste.

Equinoxe TV demande aux autorités compétentes, de prendre toutes les mesures nécessaires en vue de sa libération. Ce communiqué a été signé ce jeudi 8 novembre 2018, par le PDG de cette chaîne de télé privée camerounaise Séverin Tchounkeu.