Par ici la sortie : c’est le mot d’ordre de Laurent Wauquiez à Virginie Calmels, Vice-Présidente déléguée du mouvement Les Républicains, infidèle à l’équipe des LR et semi-fidèle à Alain Juppé dont elle demeure l’adjointe à la Mairie de Bordeaux. Virginie Calmels a très vite montré son côté déloyal, disent ses détracteurs qui pensent que c’est une spécialiste de la trahison en constituant un attelage impossible avec Laurent Wauquiez considéré par certains comme un requin de la haute mer politique. Virginie Calmels est-elle pour autant une carpe d’eau douce ?

Ce n’est pas la réalité car elle s’est aventurée dans les eaux marines du Président des LR ce qui n’a pas eu l’heur de lui .plaire.

La stratégie de Laurent Wauquiez est bien rodée compte-tenu de l’espace réduit que lui laisse Emmanuel Macron sur la scène politique. Il fait un calcul simple : la démonétisation politique de Marine Le Pen peut l’obliger à ne pas se présenter en 2022. Il sera temps de récupérer son électorat et d’être présent au deuxième tour contre Emmanuel Macron. C’est un calcul de long terme, fondé sur le pari que les électeurs du rassemblement National auront toujours en mémoire la désastreuse prestation de Marine Le Pen en 2017. Ces électeurs là préféreront rejoindre Laurent Wauquiez que de voter pour Marine Le Pen.

Marion Maréchal n’est pas sur les rangs, occupée pour l’instant à la promotion de son ISSEP (Institut des Sciences sociales, économiques et politiques).

Les raisons de la rupture médiatico-politique entre Virginie Calmels et Laurent Wauquiez

Virginie Calmels est une femme politique récente et qui vient de la société civile après avoir fait carrière dans la société hollandaise Endemol spécialisée dans la communication et le divertissement.

Elle ne connait pas suffisamment les codes de la vie politique qui sont meurtriers et impitoyables. Vice-Présidente de Bordeaux métropole, adjointe à la mairie de Bordeaux, elle n’a pas que des amis et ses contempteurs lui reprochent sa versatilité. Le Président des LR est connu par la brillance de ses études (Normale Sup, agrégation, ENA) et de ses fonctions politiques (Député, Ministre et actuellement président de la région Auvergne-Rhône-Alpes).

Affidé de Jacques Barrot, le centriste, il a changé de casaque progressivement en présentant l’image du libéral hier et du conservateur identitaire aujourd’hui. En licenciant Calmels de façon éclatante, il réaffirme son autorité et il veut éliminer tous les courants centristes ou libéraux à l’intérieur du parti. Il ne supporte pas la contradiction.

Valérie Pécresse, plus intelligente, est restée à l’intérieur du mouvement Les Républicains en créant son courant « Libres ». Cette stratégie d’attente ne plait pas à Laurent Wauquiez qui n’attend qu’une chose : s’en débarrasser. Il est confronté à un problème politique réel : la plupart des électeurs républicains (53% selon les instituts de sondage Opinionway et Elabe) votent pour les décisions prises par Emmanuel Macron.

La seule fenêtre d’opportunité qui lui reste, est d’aller sur les terres du Rassemblement National de Marine Le Pen et des Patriotes de Florian Philippot. Virginie Calmels était fondamentalement opposée à cette stratégie, ce qui a précipité son départ. Laurent Wauquiez avait besoin de Calmels pour gagner la présidence des LR, il s’en débarrasse car elle ne lui sert plus à rien.

Quelles sont les conséquences politiques du départ de Virginie Calmels ?

A court terme, il n’y a aucune conséquence car Virginie Calmels a été remplacée par un centriste bon teint Jean Leonetti, Maire d’Antibes. Celui-ci n’est pas un concurrent pour Laurent Wauquiez. A long terme, celui-ci est perçu comme sectaire par certains libéraux républicains qui lui reprochent son autoritarisme et son incapacité à faire exister son logiciel politique pour un plus grand rassemblement.

L’ancien Président Nicolas Sarkozy est sorti du bois et de sa réserve en lui demandant de rassembler un peu plus et de ne pas diviser. Valérie Pécresse fait entendre sa petite musique à propos des élections européennes dont Virginie Calmels aurait voulu être la tête de liste. Le refus de Laurent Wauquiez a accéléré les tensions entre lui et sa Vice-Présidence déléguée.

Quelle va être la stratégie de Laurent Wauquiez au moment des élections européennes ? Va-t-il insister sur sa théorie des cercles en proposant une Europe europessimiste à plusieurs vitesses, alors qu’Emmanuel Macron insiste lui sur un projet global et total européen malgré les dissensions sur la question migratoire avec la Pologne, la Hongrie et la République Tchèque qui refusent de participer au Conseil européen du 29 juin à Bruxelles sur cette question ?