Rafael Nadal a gagné son 11ième titre à Roland Garros en battant l’autrichien Dominic Thiem en 2h44 minutes de jeu, en trois sets 6-4, 6-3 et 6-2. Rafael Nadal est le dieu vivant de la Porte d’Auteuil depuis 2005. Les joueurs français classés dans le top 30 des joueurs mondiaux, ne peuvent en dire autant. On se demande : comment fait-il et pourquoi les autres n’y arrivent-ils pas ? Les réponses sont à trouver dans la personnalité intrinsèque de Rafael Nadal, la capacité de surmonter les blessures, les défaites et de revenir toujours au plus niveau.

Longtemps blessé, il s’est soigné, il s’est ré-entraîné de façon progressive et en accélérant les cadences avant d'arriver à Roland Garros. Il a gagné les tournois de Rome et de Monaco après avoir perdu celui de Madrid face à Dominic Thiem. Cette victoire de Dominic Thiem a pu faire croire que les cartes étaient rebattues et qu’il devenait le challenger qui allait faire chuter Rafael Nadal dans son jardin de Roland Garros. L’ancien n°8 à l’ATP, à savoir Dominic Thiem qui va gagner quelques places, avait 11 ans lorsque Rafael Nadal a gagné son premier Roland Garros. Il devra attendre un peu avant de succéder au dinosaure Rafael Nadal à Roland Garros.

L’académie Nadal en terre battue est le symbole de sa réussite professionnelle et personnelle

La France devrait prendre exemple sur la réussite de Rafael Nadal qui, en créant une académie marquée par de nombreux courts en terre battue, montre qu’il est à la fois un manager éclairé et un joueur professionnel aguerri. Le manager, et c’est normal, permet de rentabiliser son académie grâce à la participation des membres et des invités qui souvent ne paient pas.

Le professionnel permet de montrer à la face du monde que la réussite sur terre battue commence très tôt, comme lui-même, quand il était tout petit, a pu l’expérimenter grâce à son oncle Toni Nadal. Rafael Nadal, pour progresser, s’est séparé de son oncle d’entraîneur et a choisi un excellent ami et joueur sur terre battue, Carlos Moya, vainqueur de Roland Garros en 1998.

Ainsi est Rafael Nadal, modeste et gros travailleur, qui aurait pu se reposer sur ses dix Roland Garros gagnés et laisser la possibilité à Thiem de gagner son premier tournoi du Grand Chelem. Chose extraordinaire, on a entendu avant le match Rafael Nadal déclarer qu’il était anxieux et que cette anxiété positive lui permettait de se dépasser. Nos joueurs français, quand ils vont à Roland Garros, montrent une joie qui n’est pas toujours à la hauteur de l’événement difficile qu’ils doivent affronter pendant les deux semaines de la compétition. C'est dommage car nos tennismen n'ont pas totalement intégré la notion de compétition individuel en Tennis. Nos joueurs défendent nos couleurs de façon collective en Coupe Davis, mais ont du mal à faire exister individuellement car ils ne travaillent pas suffisamment.

Que le tennis français adopte les méthodes de préparation à la Nadal

La France a de nombreux joueurs dans le top 30. Les résultats attendus de ces joueurs ne sont pas toujours à la hauteur des espoirs du public qui souhaite voir nos joueurs gagner, ce qui est normal car, depuis la victoire de Yannick Noah il y a 35 ans, aucun joueur français masculin n’a gagné Roland Garros à titre individuel. Il faut que la fédération développe une pépinière terre battue partout où cela est possible dans le sud de la France où l’ensoleillement est de rigueur mais aussi ailleurs avec des terrains couverts. La fédération doit engager des spécialistes capables de lire le jeu sur terre battue qui est plus spécifique que sur les autres surfaces, cette lecture doit permettre la préparation à l’endurance et au style de jeu que l’on ne retrouve pas sur les autres surfaces.

La terre battue impose un travail de précision et de puissance, ce que Rafael Nadal réussit à faire avec brio et maîtrise. Que la France sorte de sa supériorité mentale et fictive qui consiste à dire qu’elle n’a rien à apprendre des autres dans le domaine de l’encadrement (cela se verrait, on aurait des titres, pour l’instant c’est zéro pointé). Qu’elle redevienne modeste avec des entraîneurs exigeants pour la gagne sur terre battue. Est-ce que cela est possible ? Sommes-nous capables de sortir des discours larmoyants pour l’action pratique ? Roland Garros attend après Rafael Nadal, son vainqueur français possible.