C’est une étude qui devrait intéresser les économistes qui s’intéressent à l’Afrique : le coût du manque d’éducation aux États africains.
En général, l’Afrique et son chaos social suscitent des débats passionnels dans la presse nationale de chaque pays. Quant à la presse internationale et maintenant les réseaux sociaux, les questions africaines semblent devenir pour eux, un véritable fonds de commerce à cause de l’intérêt grandissant qu’elles suscitent. Principalement dans les réseaux sociaux, les débats sur le chaos africain sont houleux. On en vient parfois à des injures aux allures de règlements de compte entre différents protagonistes.
Les joutes oratoires déchaînent des conflits verbaux parfois violents. On a l’impression de participer à des pugilats dignes d’affrontements dans les arènes de gladiateurs.
Cependant, là où le bat blesse, c’est que malgré l’intérêt sans cesse croissant que l’opinion publique nationale et internationale accorde aux problématiques africaines, ce qu’il est donné de constater, c’est que, le plus souvent, les échanges se déroulent dans un cadre informel, au sein de discussions à bâtons rompus, où, la passion se mêle aux mensonges, et l’ignorance le dispute à l’incompétence et l’irresponsabilité. De ce fait, on a rarement vu des congrès internationaux réunissant des intellectuels de haut niveau et de formations multidisciplinaires, se pencher sur l’Afrique, pour examiner de façon systémique tous les ennuis concernant ce continent.
De ce fait, tout se fait dans l’improvisation, chacun disant tout et n’importe quoi, surtout ce qu’il voudrait s’entendre dire. Ainsi, entre les envolées lyriques des uns, et la logorrhée déconcertante des autres, on ne s’entend plus parler. Et, en définitive, on se sépare en laissant les problèmes africains. Quel dommage !
Et quelle démission !
En effet, se pencher sérieusement sur les problématiques africaines permettraient de découvrir qu’au fond, l’absence d’éducation constitue la source principale qui abreuve le chaos social africain, elle explique tous les fléaux africains et que finalement, les États africains dépensent plus de la moitié de leur PIB nationale pour réparer les dégâts générés par l’ignorance.
L’absence d’éducation, la principale source qui alimente tous les chaos africains
Quel fléau africain pourrait faire l’économie de la variable explicative « absence d’éducation » ? Il n’y en a aucun. Tous les fléaux sans exception dont souffre le continent noir sont nourris par le manque d’éducation. Déjà, les violences faites aux femmes et aux enfants y compris l’exploitation éhontée de ces catégories sociales vulnérables relève d’une sous-culture qui méconnaît l’éducation en matière de droits de l’homme. En matière de santé publique même, la méconnaissance du droit à la santé de toutes et tous, explique en grande partie tous les comportements à risques. Par exemple, la pratique du sexe tarifé, la toxicomanie de masse, l’alcoolisme de masse, l’insécurité de masse, le chômage de masse, les conflits armés, la pollution de l’environnement, la violence routière, les violences électorales avec leur lot de morts d’hommes, de femmes, de jeunes, la corruption dans l’administration publique...etc., sont autant de fléaux qui minent l’Afrique et qui trouvent leur explication dans l’absence d’éducation des populations.
A vrai dire, une personne éduquée prendrait-elle le risque d’exposer sa santé et sa vie dans la prostitution, la toxicomanie, l’alcoolisme et le conflit armé ? Absolument pas. De même, sur un continent où, l’informel est le principal pourvoyeur d’emplois, comment comprendre qu’on y trouve un si grand nombre de chômeurs si ce n’est pour faute d’une éducation à l’entrepreneuriat ? Concernant l’insécurité grandissante dans les différents pays, qu’est-ce qui pourrait l’expliquer à part l’appât du gain facile, autre conséquence de l’absence d’éducation ? Vient la pollution de l’environnement avec le jet des eaux usagées et des détritus dans les océans, l’ouverture de géantes poubelles d’immondices à ciel ouvert, le jet des mégots de cigarettes à tout va, sources de maladies, l’exposition à des gaz toxiques, sources de pathologies pulmonaires récurrentes…, autant de comportements consécutifs au déficit d’éducation.
Et que dire de la violence routière avec les hécatombes imputables aux nombreux accidents de circulation ? Accidents de circulations justifiés par la conduite sans permis, la conduite en état d’ivresse, conduite sous empire alcoolique, les excès de vitesse, le non-respect des feux tricolores, la mise en circulations de véhicules ne répondant pas aux normes avec pour conséquence, la mise en danger de la vie d’autrui, autant de comportements d’autodestruction à mettre au compte de l’absence d’éducation. Quant à la corruption dans l’administration publique, elle est symptomatique d’un déficit d’éducation et de loyauté du fonctionnaire en tant qu’agent de l’État. On ne le dira jamais assez, l’absence d’éducation impacte gravement les PIB des pays africains.
L’absence d’éducation des populations, une cause essentielle de la dépense publique des États africains
Les pays africains dépensent plus pour les dégâts de l’absence d’éducation que pour autre chose. Les PIB nationaux des États sont directement impactés par l’ignorance des populations. Les morbidités au sein de la population active freinent toutes les activités génératrices de ressources. En grande partie, il s’agit de morbidités évitables dont les États africains feraient l’économie si les populations étaient éduquées aux risques sanitaires. Pareillement, la réduction de la mortalité serait considérable si l’éducation aux risques routiers était convenablement assurée. A défaut, les États africains sont régulièrement touchés par des mortalités évitables.
Toutes les violences sociales, les atteintes à la personne, la méconnaissance des droits de l’homme, de la femme et de l’enfant sont le fait d’un manque d’éducation, et elles représentent un coût pour les États africains. Cela se traduit concrètement par l’aggravation et la multiplication des litiges, avec l’encombrement des tribunaux ; et donc, par la faillite même de l’appareil judiciaire d’autant plus la qualité des procédures et celle même des procès s’en trouvent sérieusement compromises. La corruption de l’administration qui a gangrené tout l’appareil de défense des États explique non seulement la faillite des États africains mais encore elle représente un surcoût pour les États à court, à moyen et à long terme.
Au fond, les États africains ont intérêt à faire de l’Éducation une véritable priorité. C’est le prix à payer pour sortir tous les États de la faillite où les a conduits l’absence d’éducation des populations. Investir dans l’éducation des populations, c’est booster les PIB nationaux et par delà, les économies nationales.