Le Ministre de la Production Animale, Monsieur Diko Garba, que dis-je ! Le Ministre des Ressources Halieutiques, Monsieur Kobenan Kouassi Adjoumani lui avait promis une résistance féroce. Nous y sommes !

Rappelons-nous, c’était peu avant les fêtes de fin d’année 2019. Après un long séjour à l’étranger, alors que son avion progressait vers son pays natal la Côte d’ivoire, l’ancien Président de l’Assemblée Nationale, Guillaume Kigbafori Guillaume, fut stoppé net, dans ce périple qu’il convenait d’appeler à l’époque, la marche vers le palais présidentiel.

Dans la foulée, un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui. Motifs invoqués, atteinte à la sûreté de l’État et détournements de deniers publics ! Le tolet que cette affaire avait soulevé avait franchi les frontières ivoiriennes, pour gagner le monde entier. Chacun y est allé de sa verve pour commenter l’événement, en fonction de son affinité avec le gouvernement d’Abidjan, ou alors en fonction de son affinité pour Guillaume Soro. C’est à ce moment-là, que le Président de la République de Côte d’ivoire, Monsieur Alassane Ouattara a promis à son ancien protégé, toute la rigueur de la loi, si les faits à lui imputés étaient justifiés. Allant dans le même sens que son Président de la république, le Ministre des Ressources Halieutiques de Côte d’Ivoire, Monsieur Kobenan Kouassi Adjoumani, par des menaces à peine voilées, promettait alors à Guillaume Soro, une résistance farouche venant des ivoiriens, si jamais, Guillaume Soro devait se rendre coupable d’une tentative de renversement des institutions républicaines.

Que l’institution sous-régionale, la CEDEAO fut meurtrie par cette affaire rocambolesque ! Aussi, s’en empara-t-elle dans l’espoir d’arrondir les angles, pour enfin concilier les parties, c’est-à-dire les amis d’hier. En vain ! En effet, toutes les tentatives de conciliation des parties entreprises par la CEDEAO ont échoué !

Tous les appels de la Cour de justice de la CEDEAO demandant l’annulation des poursuites contre Guillaume Soro sont restés lettres mortes. Le durcissement de la position du régime d’Abidjan s’est traduit par la prise de distance de la République de Côte d’ivoire avec la Cour africaine des droits de l’Homme. Depuis, le premier candidat à l’élection présidentielle de 2020 en Côte d’ivoire est dans l’impasse.

Son avenir politique semble compromis.

Le premier candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2020 est dans l’impasse

C’est le 15 Octobre 2019 que Guillaume Soro avait déclaré sa candidature à l’élection présidentielle ivoirienne de 2020, sur la chaîne de télé mondiale France 24. A cette époque, il n’y avait aucun nuage dans son ciel. Tout semblait aller sur des chapeaux de roue pour le jeune prodige de la classe politique ivoirienne. Aucun obstacle n’était visible à l’horizon. Il a même entrepris une visite cordiale auprès de son ancien ami de la FESCI, Charles blé Goudé à la Haye. On les a même vus en photos lever le verre de l’amitié comme scellement d’un nouveau départ de leur amitié qui a connu tant de soubresauts.

Et puis, un coup de frein inattendu : ce mandat d’arrêt international lancé contre lui, Guillaume Soro, lequel a été suivi d’un jugement et d’une condamnation par contumace (en son absence), où, il a écopé d’une lourde peine, 20 ans de réclusion !

Depuis ce jugement, Guillaume Soro, l’éloquent homme politique est dans l’impasse. Pire, il se mure dans le silence. Accordant de rares interviews. En tout cas, ses partisans ont le moral à zéro. Eux qui le voyaient déjà au palais présidentiel en octobre 2020. Sur les réseaux sociaux, ils crient leur amertume. Mais, là, où, le sort semble véritablement s’acharner contre l’enfant d’autrui, Guillaume Soro, c’est qu’en Côte d’ivoire, n’importe quel dysfonctionnement sociopolitique est directement mis à sa charge.

Même la récente attaque de Kafolo dans le nord ivoirien, notoirement imputée à des Djihadistes, a été attribuée aux hommes de Guillaume Soro par ses ennemis. Et dans le pays, tant que tout va bien, nul n’entend le nom de Guillaume Soro. Mais dès que tout va mal, son nom est cité immédiatement. Ainsi, tôt ou tard, il ne faut pas s’étonner d’entendre dire que Guillaume Soro est à l’origine de la progression de la Covid-19 dans le pays. Bref, toutes choses égales par ailleurs, l’avenir politique de Guillaume Soro est obscurci.

Un avenir politique compromis

Avec l’enchaînement d’événements défavorables, assorti d’accusations tous azimuts, on peut affirmer que l’avenir politique de Guillaume Soro est vraiment compromis.

D’ailleurs, une grande partie de ses partisans se trouve en prison en Côte d’ivoire. Même ses propres parents sont emprisonnés à cause de lui. Et, récemment, RFI (Radio France Internationale) s’est inquiétée du sort de son frère cadet, Simon Soro, emprisonné, et menacé par la Covid-19. Et pour couronner le tout, à l’heure où nous publions cet article, nul ne peut dire avec exactitude, où, se trouve le premier candidat déclaré à l’élection présidentielle de Côte d’ivoire. D’aucuns affirment qu’il se trouverait en territoire européen. D’autres précisent qu’il est en France. Dans tous les cas, l’homme a disparu des « écrans radars » de la presse nationale et internationale. On ne l’entend plus accorder des interviews ou alors, très rarement.

Ce silence du bouillant ancien chef rebelle signifie-t-il la fin de sa carrière politique ? Ou alors, faut-il l’interpréter comme une stratégie consistant à reculer pour mieux sauter ? Dans la situation qui prévaut, il est très difficile de répondre à ces deux questions. Seul l’avenir nous dira exactement ce qu’il en est. En attendant, les supputations vont bon train, sur les bords de la lagune Ebrié. Les plus confiants disent qu’il ne s’agit que d’une mauvaise passe; et que guillaume Soro rebondira en force. Quant aux plus septiques, ils pensent que Guillaume Soro est fini et que désormais, il convient de parler de lui au passé. L’intéressé lui-même ayant choisi le silence comme nouveau mode d’expression et de communication, il ne fait qu’alimenter tout le mystère autour lui.