Le monde évolue à un rythme effréné. Les Etats montrent leur puissance à travers son économie et son influence culturelle. Les relations internationales se font à travers les négociations et accords.

La diplomatie joue un rôle prépondérant, mais quels que soient ses efforts avant d'engager la Guerre en Ukraine, la Russie a échoué.

En engageant la guerre en Ukraine, la Russie a avoué sa faiblesse sur le plan diplomatique

L’armée est un levier de la diplomatie mais elle doit rester passive : défense et force de dissuasion. Si la Russie veut éloigner l'Ukraine de l'OTAN ou de l'Europe, elle a déjà perdu son objectif avant même d'engager son armée à la conquête de l'Ukraine.

Dès que la Russie a annexé la Crimée, l'Ukraine s'est tourné progressivement vers l'Europe. Et si la situation évolue en faveur de l'Ukraine, elle voudra sûrement reconquérir la Crimée.

Actuellement, l’Ukraine est la première victime de cette confrontation mais la Russie sortira de moins en moins puissante. Progressivement, les pays occidentaux n’achèteront plus les gaz russes et les rares Etats qui veulent acheter négocieront certainement le prix. Cette situation éloignera la Russie des grosses puissances économiques du monde.

A travers ces deux points, cette guerre apparaît comme une erreur diplomatique.

La guerre en Ukraine déstabilise le régime de Poutine quelle que soit son issue

A part la récession économique, une confrontation armée engage de grosses dépenses et provoque des pertes humaines.

Pour ces raisons ou autres, il existe des russes qui osent protester contre cette guerre. Pour l’instant, le régime en place peut faire taire ces mouvements isolés en punissant leur auteur (déportation, emprisonnement).

Par contre, à long termes, les propagandes quotidiennes et l’autoritarisme ne pourront pas contrebalancer les pertes causées par la guerre pour les russes.

Et si la Russie perd cette guerre en Ukraine, ce qui est envisageable, le régime actuel ne tiendra pas en place.

Par ailleurs, la détérioration des relations diplomatiques entre la Russie et les Etats de l'Europe et occidentaux affaiblit le régime de Poutine. Ses proches subissent des sanctions venant des banques européennes: la gelée de leur actif.

La liberté de circulation des touristes russes s'en trouve limitée par crainte ou précaution. Et certaines institutions sportives excluent les athlètes russes.

En gros, les régimes respectant les libertés publiques sont stables sans utiliser la force. Or, la guerre en Ukraine contribue à limiter ces libertés qui, avant la guerre, étaient déjà compromises. Le régime de Poutine recourra à de plus en plus de répression pour rester en place et la colère des citoyens augmenteront progressivement en conséquence.

Un échec de la Russie sur le plan militaire

La Russie voulait conquérir l’Ukraine rapidement. Ce qui est une grossière erreur parce que rares sont les conflits étatiques armés qui se soldent par l'échec total de l'armée d'un Etat.

Ces conflits se terminent presque toujours par des négociations concessives.

Et, deuxièmement, l’Ukraine a su compter sur un élan de solidarité nationale. Volodimir Zelensky a eu le renfort de plusieurs civils. De plus, l’opposition respecte volontiers un silence politique médiatique pour faciliter les propagandes de l’Etat.

Et finalement et non le moindre, l’Ukraine affiche une détermination historique. Dès le début de la guerre, l’armée russe est, en tout point et de loin, plus puissante que l’armée ukrainienne. Mais les ukrainiens ont affiché une volonté hors pair de résister, de rester en place, de ne pas abandonner. De cette façon, ils ont tenu jusqu'ici.

En fin de compte, cette détermination a été et sera cruciale. En grande partie grâce à elle, l’Ukraine a obtenu de l’armement venu de l’occident. Elles serviront non seulement à se défendre mais surtout à opérer une contre-offensive.