La visite de la Corse pour le président de la République risque de ne pas être de tout repos. Emmanuel Macron y est attendu de pied ferme particulièrement par les indépendantistes dont leurs deux leaders, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni. Preuve de cette attente, la manifestation qui s'est déroulée dimanche et organisée par ces derniers. Ce fut, d'après eux : "un moment historique, avec une manifestation sans précédent qui a regroupé entre 15 000 et 20 000 personnes". La préfecture parle de 6 000 personnes. Emmanuel Macron va donc devoir prendre position sur un dossier sensible.

Emmanuel Macron : une commémoration et des revendications

Si le président de la République se rend en Corse durant deux jours, ce n'est pas pour profiter de la beauté de l'île. Le programme dévoilé hier prévoit deux jours de réunions de travail et de rencontres. Premier événement de cette visite, la commémoration de la mort du préfet Erignac. Assassiné il y a 20 ans jour pour jour par 2 personnes qui appartenaient à un commando de 8, le préfet Erignac était une figure que l'autorité étatique en Corse. Sa femme, qui a été reçue à l'Elysée la semaine dernière, assistera à la commémoration tout comme Gille Simeoni.

Absence remarquée, celle de Jen-Guy Talamoni. Celui-ci a en effet affirmé que la veuve du préfet Claude Erignac ne souhaitait pas le voir à la commémoration de la mort de son mari.

De plus, bien qu'ayant condamné les faits l'année où ils se sont déroulés, Jean-Guy Talamoni considère que les personnes emprisonnées pour cette affaire dont Yvan Colona, sont des prisonniers politiques. Il réclame ainsi l'amnistie pour les assassins.

Visite en Corse : la rencontre avec les indépendantistes attendue

Suite à un entretien avec le maire d'Ajaccio et la visite du musée de la ville, Emmanuel Macron rencontrera les 2 leaders indépendantistes corses.

La rencontre est attendue et sera suivit de prêt par les Corses. De nombreuses revendications sont demandées par Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni.

Trois revendications principales sont au cœur du débat : l'inscription dans la constitution de la Cinquième République de la spécificité de l'île corse, la reconnaissance de la co-officialité de la langue corse (rappelons que le discours d'investiture avait été fait en corse par les deux leaders) et enfin une issue favorable pour les prisonniers politiques.

Gérard Collomb, Jacqueline Gouralt et Marlène Schiappa accompagnerons le président de la république durant ce voyage. Emmanuel Macron va devoir avancer ses pions et faire preuve de prudence dans les négociations.