Emmanuel Macron aime l'Europe. Un sujet qui était beaucoup revenu lors de la dernière campagne présidentielle, de nombreux opposants le qualifiant même de « candidat de l'Europe ». Pour rappel, il y a un peu moins d'un an, le président de la République célébrait sa victoire, marchant pour son premier discours avec l'hymne européen en fond. Un signe fort qui avait tout de suite fait du leader de « En Marche ! » un homme décidé à faire de la question européenne l'un de ses principaux chantiers. Depuis, Emmanuel Macron s'est attelé à sa tâcher, échangeant avec ses partenaires européens, et notamment avec Angela Merkel.

Le président de la République est tout de suite apparu proche de la Chancelière allemande, espérant la convaincre de rénover cette Union Européenne à deux. Une UE fatiguée et donc de nombreux français ne veulent plus. Le « Frexit » prend de plus en plus d'ampleur et pourrait ne pas manquer de s'exprimer dans les urnes lors des élections européennes de 2019. C'est dans ce contexte de défiance envers l'Europe qu'Emmanuel Macron a pris la parole, ce mardi, devant le Parlement européen à Strasbourg. Le but : rassurer les amoureux de l'Europe... mais aussi convaincre les sceptiques.

Emmanuel Macron regrette l'avancée des idées du Brexit

C'était d'ailleurs la première fois depuis son élection en mai dernier qu'Emmanuel Macron prenait la parole devant le Parlement européen.

Pour l'occasion, le président de la République a été accueilli assez froidement par la gauche radicale européenne, dont les eurodéputés arboraient des pancartes « Hands off Syria ! », contestant ainsi les récentes frappes de missiles effectuées par la France, avec le soutien des Etats-Unis et du Royaume-Uni, en Syrie. Cela n'a pas empêché Emmanuel Macron d'exposer ses idées concernant l'Europe et son avenir.

Le président de la République a d'abord fait un constat inquiétant, celui de l'avancée des idées du Brexit, regrettant également le recul du « multilatéralisme », en particulier en Hongrie avec le régime de Viktor Orban. Montrant son attachement à la démocratie, le président de la République a ensuite expliqué qu'il voulait instaurer une nouvelle souveraineté en Europe, assurant que « le modèle européen n'est pas daté ».

Emmanuel Macron appelle ainsi à un débat démocratique sur l'Europe, notamment afin d'éviter une abstention massive lors des prochaines élections européennes.

Jean-Claude Juncker salue le discours d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron était attendu au tournant sur le sujet des demandes d'asile, évoqué dimanche soir lors de son grand oral. Ce mardi, le président de la République a proposé de réformer le règlement de Dublin sur la gestion de ces demandes d'asile en Europe. D'autres annonces sont ainsi intervenues au fil du discours : la France est favorable à l'idée d'une taxe au frontières concernant le CO2, mais elle souhaite aussi augmenter sa contribution au budget européen. Applaudi à la fin de son discours, Emmanuel Macron a été salué par Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.

« Vous pouvez compter sur la Commission pour vous appuyer dans votre démarche et votre ambition », a-t-il expliqué, se positionnant sur la même ligne que la droite européenne, prête à soutenir le président de la République. Invitée de Radio Classique ce mardi matin, Marine Le Pen a soutenu, avant même l'intervention du président de la République à Strasbourg, que « Emmanuel Macron défend une Europe de la Commission, nous défendons, nous, une Europe des Nations européennes. Ce sera l'enjeu des prochaines élections européennes ». En effet, 2019 promet d'être une année décisive pour l'Europe.