Le président de la République Emmanuel Macron a du entendre ses oreilles siffler, hier dimanche 23 septembre, pendant le discours prononcé par son prédécesseur François Hollande, en visite à Tulle en Corrèze. L'ancien chef de l'Etat se demande même déjà qui pourrait remplacer son ancien ministre à l'Elysée. "Qui peut prendre la place ? Qui peut offrir une perspective ? C'est une grande question qui est posée à tous", a notamment déclaré l'ex patron des socialistes.
François Hollande a ensuite argumenté ses propos en qualifiant les décisions prises par Emmanuel Macron "d'injustes", et son comportement public "d'excessif". Il évoque également "l'absence de résultats" un an et demi après l'arrivée au pouvoir du nouvel exécutif.
"Comment être rassurés ?", se demande-t-il, avant de revenir sur l'échange récent devant les caméras entre Emmanuel Macron et un jeune horticulteur au chômage. Le chef de l'Etat lui avait alors conseillé de "traverser la rue" pour aller chercher un emploi. Pour François Hollande, cette attitude hautaine et arrogante de la part d'un président n'a pas lieu d'exister : "Il faut parler à l'individu, à ce qu'il est, et pas forcément parler en fonction de ses propres pensées".
Déjà, à la fin du mois d'août, l'ancien locataire de l'Elysée avait mis en garde son successeur contre les dangers du narcissisme, "une terrible maladie dont tout le monde peut être victime". En revanche, il ne tarit pas d'éloges sur son ex Premier ministre Manuel Valls, qui annoncera demain mardi sa probable candidature à la mairie de Barcelone, en Espagne, son lieu de naissance.
Emmanuel Macron encore moins populaire que François Hollande
Les chiffres des derniers sondages d'opinion sur l'actuel exécutif français donnent raison à François Hollande. Selon un baromètre LCI-Opinion Way publié hier dimanche et réalisé en milieu de semaine dernière, seuls 28% des Français sont satisfaits de l'action d'Emmanuel Macron, alors qu'ils étaient 35% au mois de Juillet.
Il s'agit du plus mauvais score du fondateur d'En Marche depuis son arrivée au pouvoir en Mai 2017. 70% des personnes interrogées se disent "mécontentes" de leur président, et 2% ne se prononcent pas. Un autre sondage Ifop publié le même jour donne également tout juste 29% de satisfaits. Rappelons que les prédécesseurs d'Emmanuel Macron, François Hollande et Nicolas Sarkozy, bénéficiaient de scores plus élevés 16 mois après leur arrivée à la tête de l'Etat.
De même, le Premier ministre Edouard Philippe est actuellement dans la tourmente des chiffres. 31% des Français sont satisfaits de son action, contre 37% en Juillet. Notons néanmoins que l'ensemble de la classe politique connaît un désaveu de la population en cette rentrée 2018.
L'Elysée annonce 6 milliards d'euros de baisses d'impôts
Face aux critiques de plus en plus virulentes et aux mauvaises nouvelles qui rythment le quotidien d'Emmanuel Macron depuis quelques semaines, l'Elysée a décidé de réagir. Pour faire oublier les démissions de deux ministres populaires, Nicolas Hulot et Laura Flessel, l'affaire Alexandre Benalla, ou encore les critiques qui commencent à se faire entendre au sein de La République en Marche, le président et ses équipes ont décidé de se passer de six milliards d'euros d'impôts en 2019.
Dans le détail, malgré l'annonce de la hausse du prix du carburant, le gouvernement commencera à baisser le montant de la taxe d'habitation dès l'an prochain. Il supprimera également les cotisations sociales pour les actifs, exonérera de cotisations les heures supplémentaires et baissera la CSG pour 300.000 retraités. Cela suffira-t-il à occulter ses faux pas ?