Depuis plusieurs jours, l’actualité croule sous les nouvelles anxiogènes relatant la propagation à vitesse grand V d’un mystérieux virus en Chine. Celui dont tout le monde prononce le nom, le Coronavirus, vraisemblablement né dans la ville de Wuhan et aujourd’hui bourreau de 80 victimes dans l’Empire du milieu, a posé ses valises en France où, depuis vendredi, il est question de trois cas confirmés.
Ni une ni deux, après l’annonce de cette invasion virale, plusieurs pharmacies françaises se sont faites assaillir par les demandes de masques anti-épidémie.
Problème : le produit convoité par les consommateurs inquiets n’est pas le masque chirurgical classique - généralement porté pour éviter de contaminer autrui, plutôt que l’inverse - mais le modèle FFP2, plus hermétique et équipé d’un filtre au niveau de la bouche qui bloque l’aspiration de virus. Or, ce masque là ne court pas les officines. “En temps normal, on en a un ou deux, et on ne les vend jamais”, explique une pharmacienne du 15e arrondissement de Paris pour une chaîne d'informations en continu. Dans d’autres établissements, le FFP2 n’est même pas commercialisé. Mais alors que les pharmacies promettent un approvisionnement dans les prochains jours, une question subsiste : est-il réellement utile de s’équiper d’un masque pour se protéger ?
Pas de symptômes, pas de masque
Dimanche, Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, a souhaité se montrer rassurante, expliquant qu’il était “totalement inutile” d’acheter des masques - à savoir les modèles classiques vendus en pharmacie - qui ne servent qu’à “éviter de contaminer les autres quand on est malade soi-même”. La ministre en a profité pour rappeler qu’en temps d’épidémie grippale, il était d’ailleurs conseillé de porter un masque lorsque l’on était au contact des personnes les plus “menacées” par le virus, à savoir les individus âgés et/ou présentant des troubles respiratoires.
Des propos confirmés par le virologue David Boutolleau, exerçant à l'hôpital parisien de la Salpêtrière et interrogé par une chaîne d'informations en continu sur le sujet. En effet, seul “le patient” atteint du virus porte le masque chirurgical afin d’éviter de contaminer son entourage (un comportement valable aussi bien pour la grippe que pour le coronavirus).
Pour information, le spécialiste rappelle que l’utilisation de ce type de masque est très éphémère, puisqu’elle se limite à “trois ou quatre heures”.
Le coronavirus “ne se balade pas comme ça”
Vous l’aurez compris, inutile de faire le plein de masques chirurgicaux si vous ne présentez aucun symptôme. Quand au modèle plus évolué, le FFP2, David Boutolleau explique qu’il est surtout “réservé au personnel soignant en contact avec les personnes infectées”. Jugé comme une protection excessive pour les consommateurs, il ne présente pas une utilité fondamentale pour l’instant. Et pour les plus inquiets qui seraient tentés de prendre les transports en commun en apné, sachez que - toujours selon le virologue - le coronavirus “ne se balade pas comme ça” et possède une volatilité limitée. On oublie simplement pas de tousser dans son coude, d’utiliser des mouchoirs à usage unique, et de se laver régulièrement les mains !