Les craintes de confrontations entre Washington et Téhéran ont été ranimées ce jeudi après que les forces iraniennes aient abattu un drone américain se trouvant selon eux dans leur espace aérien. Donald Trump et les Etats-Unis pour leur part ont déclaré que l'appareil se trouvait dans les eaux internationales. Sur Twitter, Donald Trump a confirmé qu’il avait annulé au dernier moment une opération militaire contre l'Iran qui devait viser trois sites et qui aurait pu causer la mort de 150 personnes.

Les tensions montent depuis que Donald Trump s’est retiré de l’accord sur le nucléaire de 2015.

Cet accord avait pour objectif la levée des sanctions économiques imposées à l’Iran contre une limitation de son programme nucléaire, afin d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. En contrepartie, l’Iran a pu reprendre la vente de son pétrole. Le pays a aussi récupéré des actifs gelés dans des banques internationales.

Une gêne pour les États-Unis

Donald Trump s’est retiré de l’accord de 2015 non pas uniquement pour annuler l’accord qu’avait fait son prédécesseur, le président Obama. Un accord qu’il a dénoncé comme étant “un des plus mauvais et des plus déséquilibrés que les États-Unis n’aient jamais conclu".

Une gêne pour les États-Unis. Ce n’est pas non plus forcément une divergence sur la manière de restreindre le programme d’armes nucléaires présumé de l’Iran. En fait c’est surtout la volonté, pour Donald Trump, de mettre en place un embargo économique pour mettre à genoux Téhéran.

Le gouvernement de Donald Trumppense qu’en mettant une pression économique énorme sur l’Iran, le pays sera contraint de changer fondamentalement ses habitudes ou de risquer un effondrement économique et un changement de régime de l'intérieur.

Selon Donald Trump et ses conseillers, l’accord de 2015 a empêché ce changement, car il a rendu la communauté internationale complaisante face aux autres agressions de l'Iran.

Certes les sanctions ont plongé l'économie iranienne dans une profonde récession. Selon le Fonds monétaire international, le produit intérieur brut de l'Iran a chuté de 6% au cours de l'année écoulée.

Le taux d'inflation avoisine les 40% et la monnaie iranienne a perdu près des deux tiers de sa valeur. Et pour parfaire la situation le régime fait face au mécontentement croissant du peuple iranien depuis 2018.

L'Iran et l’acquisition d’une arme nucléaire

Ces dernières semaines, l'administration américaine de Donald Trump a de nouveau intensifié sa campagne de « pression maximale ». Désormais, elle n'accorde plus d'exonération de sanctions aux pays qui importent du pétrole iranien et impose des sanctions supplémentaires aux secteurs de l'acier, de l'aluminium et du cuivre iranien. En Iran, le régime des mollahs a répondu en déclarant qu’il ne respecterait plus les limites de la production d’uranium imposées dans le cadre de l’accord de 2015, remettant le pays sur la voie de l’acquisition d’une arme nucléaire.

En Iran, la campagne dite de « pression maximale » avec ces dernières mesures transporte la confrontation à un tout autre niveau. Essayer de réduire à zéro les exportations de pétrole de l'Iran est une politique à double tranchant.

Si les responsables de l'administration Donald Trump ont raison et que l'Iran capitule face à la pression, ce sera un moment décisif pour le Moyen-Orient et pour les tensions dans la région. S'ils se trompent, les États-Unis vont se retrouver embourbés dans une confrontation avec un ennemi acharné, qui sera une fois de plus en quête de l’arme nucléaire. Cela aura aussi forcément un impact sur la prochaine élection présidentielle que Donald Trump souhaite plus que tout remporter.

Cette campagne de pression américaine nous amène à un état de tension et à une dynamique d’escalade qui vont être très difficiles à contrôler diplomatiquement ou militairement.

L’Iran au dos du mur va reprendre ses tactiques d’Etat voyou et réagir par des attaques terroristes. On a déjà pu le constater avec les deux attaques contre les tankers dans le Golfe. Donald Trump force l’Iran à prendre des décisions très difficiles. La soumission ou la capitulation.