L'État d'urgence est l'outil roi. Il devait s'achever le 23 mai et est désormais prolongé de 2 mois. Cet outil optimum donne des droits inhabituels au Premier ministre, des droits adaptés à la surveillance à la loupe qu'il souhaite faire, bien qu'il soit conscient d'aller à l'encontre de droits primordiaux. Comment la CNIL va-t-elle analyser cette surveillance médicale opposée de plein fouet aux données sensibles ?
Le règlement sur la protection des données, à l'eau ou à réaffirmer
Les données personnelles sont très larges. Si en général, elles concernent le nom, le prénom, l'adresse, le numéro de téléphone, l'âge; depuis le numérique, on peut y faire entrer la localisation, les goûts, les achats récurrents et les recherches internet. Toutes ses données en disent beaucoup sur la personne ou sa richesse, autant de détails qu'il y a quelques années on cachait.
S'exposer plaît, mais n'en dit-on pas trop sur soi, sur sa page Facebook, sur ses voyages et sur sa santé. J'ai vu sur Facebook des conseils de remèdes de grand-mère ou de belles paroles encourageantes des 'bon courage' ou 'bon rétablissement'.
Mais et si cela faisait défaut à la personne concernée ? Les données médicales sont classées ans la catégorie "données sensibles" et le Règlement européen interdit de les 'recueillir et de les utiliser sans l'accord de la personne concernée', sauf si 'elles sont nécessaires à la sauvegarde de la vie humaine' ou si 'leur utilisation est justifiée par l'intérêt public'.
J'ai pu résumer le 2 mai 2020 le contenu de la loi prononcée par le ministre de la Santé Olivier Véran et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Désormais, un jour après cette publication, je complète mon analyse et mon objectivité. L'intention politique, en étant précautionneuse, réduit ainsi les libertés publiques de déplacement, de réunion, et d'entreprendre.
Peut-on collecter, enregistrer, conserver, et utiliser des données médicales à notre insu grâce à la "brigade d'anges gardiens", habituellement respectueux du secret médical ?
La brigade d'ange gardien passe bien
Olivier Veran et Philippe Castaner présentent d'une manière protectrice le contrôle qu'ils souhaitent prévoir alors qu'il s'y opposait précédemment. Tentent-ils ainsi de mieux faire passer cette intrusion, malgré qu'elle soit non conforme au droit du citoyen ? L'Etat d'urgence permet en effet de concrétiser des mesures brèves et exceptionnelles. A-t-il été justement prolonger pour garder ce pouvoir ?
Malgré la brigade qui débarque avec des intentions louables, les précédentes règles prennent un coup.
Où est le secret médical si les politiques ont désormais le droit pendant ce bref totalitarisme de le malmener ? Il n'existerait plus temporairement, espérons le, pendant que nous serons engagés deux mois complémentaires sur un trajet peu en accord avec la liberté élémentaire.
Une tension au sujet du fichage
Le projet, bien que les Français soient déjà appelés à équiper leur smartphone, est inconstitutionnelle. Malgré le fichage déplaisant, Edouard Philippe a demandé précédemment la participation active des citoyens tel que cela a été ou sera mis en place en Allemagne, en Italie ou en Asie.
L'état d'urgence a réaffirmé le 2 mai dernier de nouvelles mesures positives ou non pour réduire la pandémie.
Anticiper est un acte qui aurait par logique des résultats avantageux. Parallèlement suivre les contaminations au moyen de statistiques reste peu en accord avec notre démocratie. Même si cette loi met sur le devant de la scène des objectifs indubitablement sincères, raisonnables et humains ; ce qui est réclamé à la population soulève d'autres problématiques psychologiques par exemple.
Après presque deux mois de confinement, comment les citoyens français vont-ils réagir à cette nouvelle organisation et accepter les sanctions qui ont été attribués aux agents de sécurité des trains ? La décision est en attente de la validation du Sénat et de l'Assemblée Nationale. Depuis les cartes publiées chaque jour, la vigilance se réduit progressivement.
Faute d'avoir pu nous protéger avec des masques, on préfère nous isoler durant un laps de temps indéfini. Cela était en effet nécessaire, mais n'y aura-t-il pas des difficultés de "réinsertion" qui pourrait naître ensuite ?
Pendant combien de temps peut-on stocker des individus chez eux et les laisser dans une situation sempiternellement abusive au niveau de leur liberté ?